Une équipe américaine a publié le 5 janvier 2018, deux études démontrant l’impact de l’activité physique sur les qualités immunitaires et métaboliques de notre microbiote. Est-ce qu’une flore intestinale riche en bonnes bactéries serait bénéfique pour l’être humain ?
Une flore intestinale en bonne santé diminuerait les risques cardiovasculaires chez l’Homme
La sphère scientifique analyse depuis une quinzaine d’années seulement cette communauté qui nous veut du bien : 100 000 milliards de bactéries, dix fois plus que nos cellules, 13 245 fois plus que la population mondiale d’êtres humains au 1er juillet 2017, et 1 000 fois plus que le nombre de nos neurones dans notre cerveau.
Cette micro-ville pèse 2 kg environ et s’organise pour faire barrière aux toxines et aux bactéries pathogènes.
En effet, si elles sont bien nourries, des études récentes ont montré qu’elles colonisent notre côlon et nos intestins durablement formant un écosystème précieux pour la santé de l’homme. Elles ont aussi mis en évidence leur rôle dans la régulation du fer dans l’organisme, dans les maladies auto-immunes comme le diabète de type 1 ou encore dans les réussites de l’immunothérapie dans le traitement du cancer.
Des essais cliniques sur l’Homme
L’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) encourage depuis 2014 des essais cliniques encadrés d’une autre pratique biomédicale afin d’évaluer ses bienfaits dans le rééquilibrage du microbiote intestinal : la transplantation fécale. Ces expérimentations à tailles humaines permettent des avancées considérables sur la connaissance des pathologies associées à une dysbiose (dysfonctionnement et des déséquilibres de la flore intestinale) telles que les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), les troubles fonctionnels intestinaux (TFI), l’obésité, les maladies métaboliques et auto-immunes et les maladies neurodégénératives.
Les scientifiques et les spécialistes de la nutrition prônent pour une alimentation saine et diversifiée, en privilégiant les aliments riches en probiotiques et en fibres solubles, en prenant des repas plus légers et dans le calme. Et ils ont raison ! Mais les découvertes médicales s’agissant du microbiome n’ont pas fini de nous étonner et de nous apprendre de quoi nous sommes finalement faits. Parce que oui, ces bactéries sont véritablement nos amies !
Etudes sur le microbiome
Le professeur Jeffrey Woods, spécialiste en physiologie de l’exercice à l’université, a, quant à lui, publié le 5 janvier dernier, deux études sur les effets de l’exercice physique sur la santé de notre microbiote : l’une sur des souris, l’autre sur une cohorte de 32 hommes et femmes.
L’intitulé de son programme de recherche s’oriente vers l’immunologie de l’exercice et met en exergue les avantages d’une activité physique régulière et intense sur la diversité et l’efficacité des mécanisme de défense de notre flore intestinale, avec comme base une alimentation identique à tous les participants.
Flore intestinale et sport
L’équipe du professeur Woods peut aujourd’hui affirmer que la pratique du sport améliore la santé de notre microbiote en le rendant plus apte à nous défendre contre les bactéries toxiques et à réduire l’inflammation aigües (certaines maladies intestinales) et chroniques (obésité).
Ce qu’il cherche aujourd’hui à démontrer, ce sont les effets des différentes doses sur l’immunologie humaine, déterminer les mécanismes endocriniens, nerveux et intracellulaires responsables des changements induits par l’activité physique et explorer les thérapies adaptées aux personnes âgées et aux personnes immunodéprimées (dont le système immunitaire est affaibli suite à une greffe, une corticothérapie, le Virus du Sida…).
Leurs découvertes n’en sont qu’au début d’une nouvelle page de l’histoire scientifique et je ne me lasserai pas de vous en parler au fur et à mesure de leurs avancées !
En attendant, dès que vous avez un moment, sortez, bougez, marchez, nagez, jouez au tennis, au volley-ball, surfez etc., bref, stimulez votre flore intestinale en oxygénant vos cellules !
Les bénéfices d’une activité sportive régulière ne sont plus à démontrer.
Par exemple, 30 minutes de marche par jour par exemple vous permettront :
- de limiter les gains de poids
- d’améliorer votre condition physique
- de stimuler votre microbiote
même si vous avez de l’arthrose aux genoux ! sauf, bien entendu, pendant les crises arthrosiques pendant lesquelles un repos est recommandé.
Alors : Mangez, bougez et préservez votre flore intestinale !
Sources
Etude du Professeur Jeffrey Woods Ph. D. de l’université de l’Illinois à Urbana-Champaign – collège des sciences de la santé appliquées – publication du 5 janvier 2018 dans la revue Medicine & Science in sports & Excercise – programme de recherche en cours
Ansm – La transplantation du microbiote fécal et son encadrement dans les essais cliniques – mars 2014
Inserm – Institut national de la santé et de la recherche médicale
IRMBS – Institut de Recherche du Bien-être, de la médecine et du sport santé